%0 Dissertation %A Szabolcs Enikő %E Kovács Katalin %D 2021 %G Hungarian %T A romok poétikájától a romok esztétikájáig. A romszemlélet változásai a 18. század második felétől az 1820-as évekig a francia irodalomban %U https://doktori.bibl.u-szeged.hu/id/eprint/10745/1/SzabolcsEnikoDoktoriErtekezes.pdf %U https://doktori.bibl.u-szeged.hu/id/eprint/10745/2/SzabolcsEnikoTezisfuzetMagyar.pdf %U https://doktori.bibl.u-szeged.hu/id/eprint/10745/3/SzabolcsEnikoTezisfuzetFrancia.pdf %X Dans ma thèse, c’est à travers des œuvres littéraires que j’étudie les changements survenus dans la manière de regarder et de décrire les ruines, à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. Mon objectif est de présenter comment la poétique des ruines se transforme en esthétique des ruines. Pour traiter de ce sujet, je prends pour point de départ la poétique des ruines formulée par Diderot dans son Salon de 1767, et suis les transformations de cette poétique jusqu’au Génie du christianisme et à l’Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand. D’après mon hypothèse, c’est la Révolution française qui entraîne des changements dans la manière de voir les ruines par les écrivains et les philosophes français de l’époque étudiée. Je prends en considération l’approche de la théorie de l’art, et étudie également comment les auteurs surmontent la distance entre l’image et le texte. Ensuite, je présente les quatre catégories de ruines qui m’aident lors de l’analyse : les ruines réelles, artificielles, représentées, et apocalyptiques/utopiques. Après avoir esquissé le contexte historique et littéraire, je traite de la manière de voir les ruines par Diderot, tout en soulignant la naissance de la poétique des ruines, et en posant la question pourquoi ce sont les tableaux d’Hubert Robert qui poussent le critique d’art à formuler cette poétique. Il importe d’accentuer le rapport entre les ruines et le voyage, ce dernier réapparaît maintes fois au cours de la dissertation. L’imagination joue également un rôle important : d’une part, les voyages de Diderot dans les Salons sont imaginaires, d’autre part, on peut constater que le critique d’art ne formule pas sa poétique des ruines à la vue des tableaux de Robert, mais sous l’effet d’une image qui naît dans son imagination à la vue des œuvres du peintre ruiniste. De plus, j’étudie encore d’autres notions liées à la poétique des ruines, telle la catégorie esthétique du sublime. Il s’agit par la suite de l’analyse des œuvres ayant un rapport quelconque avec la Révolution française. Les ruines devenant apocalyptiques apparaissent dans les Salons de Diderot, qui lie déjà l’image des ruines d’un château à la fin du despotisme, en insérant ainsi la critique de la société dans sa critique d’art. La critique de la société demeure un élément déterminant dans la suite, c’est la base du roman intitulé L’An 2440 de Louis-Sébastien Mercier. Dans les œuvres du comte Volney – Voyage en Syrie et en Égypte ; Les Ruines, ou Méditations sur les révolutions des empires –, le lien entre les ruines et la tyrannie est encore une question principale. Contrairement à ces ouvrages, dans l’épopée en prose intitulée Le dernier homme de Jean-Baptiste Cousin de Grainville, les ruines s’attachent à des tragédies individuelles, et ce ne sont pas les ruines, mais leur absence qui devient l’indicateur de la décadence. Enfin, dans les œuvres étudiées de Chateaubriand, les ruines ne se rattachent pas au despotisme, mais elles font partie de la nature, et disposent d’une valeur historique et esthétique. Les éléments de la poétique des ruines formulée par Diderot se retrouvent dans ces ouvrages, et la perception des ruines s’enrichit grâce à la sensibilité romantique et l’harmonie de la ruine et de la nature. Quant à la perception de temps de Chateaubriand, il se tourne vers le passé, mais l’intemporalité et les longues méditations devant les ruines - si caractéristiques à Diderot ‒, réapparaissent dans les œuvres de l’écrivain.